L’acrasie n’est pas la procrastination

On est parfois tentés de confondre l’acrasie avec la procrastination.

Pourtant, la procrastination désigne le fait de remettre l’action à plus tard, alors que l’acrasie est au contraire le fait d’agir… Mais en dépit de ce qu’on sait être bien, pour soi ou pour les autres.

On peut par exemple parler d’acrasie au sujet des addictions, en aucun cas de procrastination : « je sais que le tabac est mauvais pour moi, et si je réfléchis au fait de fumer, mon meilleur jugement m’invite à ne pas allumer de cigarette, mais je le fais quand même ». La procrastination serait de remettre au lendemain le fait d’arrêter de fumer. Nous inscrivons cette différenciation dans le champ des notions paradoxales parce que le paradoxe encadre justement des termes étroitement liés, ici la notion d’action ou de non-action (Vas, Guilmot, 2017).

Dans la notion d’acrasie, il n’y a pas d’erreur d’interprétation, mais un choix à l’encontre d’un jugement : savoir ce qui est bien selon ses propres appréciations et agir autrement. La notion d’acte conscient, mesuré, est essentielle : « agir acratiquement c’est agir intentionnellement (contre son meilleur jugement) » (Kantardjian, 1997).

Soulignons donc que l’acte est reconnu acratique quand l’action est accomplie librement et délibérément.


Auteur : Laurence

Contexte : recherche universitaire. Domaine d'expertise : l'acrasie. Résumé : on pourrait dire que l'acrasie c'est savoir ce qui est juste, bien ou bon, mais choisir d'écouter le petit démon qui murmure le contraire à notre oreille.

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